En septembre dernier notre village a eu la joie d’accueillir Monsieur Diayombo SANGLI, Président du comité de Jumelage de PAMA, directeur et instituteur d’une école de brousse.

Nous partageons avec vous ses impressions, au travers de plusieurs extraits issus du carnet de voyage qu’il nous a fait parvenir.

 

« C’est un grand plaisir pour moi de vous adresser mon rapport de voyage d’amitié que j’ai eu à effectuer dans votre cher pays, la France, plus particulièrement dans la commune sœur de La Clusaz.

Dans un premier temps, je tiens à signifier que ce voyage a vu le jour grâce à la volonté incommensurable du président du Comité de Jumelage ‘’La Clusaz-Aravis/Pama-Kompienga’’, en l’occurrence, Bernard Giguet et son épouse qui ont fait le nécessaire pour l’obtention de mon Visa de voyage.

L’objectif de cette invitation était de renforcer les liens d’amitié entre les deux Comités de jumelage et d’échanger autour des projets futurs.

Arrivé à l’aéroport de Lyon Saint Exupéry le samedi 24 Août 2019 aux environs de 12h00, heure locale, j’ai été émerveillé par l’accueil chaleureux de la famille Giguet.

Le trajet de l’aéroport de Lyon à La Clusaz a été une véritable visite guidée. Au cours de ce trajet, ça été de réels moments de plaisir, de découvertes et de prospections du paysage locale. J’ai pu apprécier la vue des montagnes, de la végétation luxuriante, des villes et villages riveraines, et surtout les populations qui vaquaient à leurs occupations quotidiennes. Toutes ces choses qui sortaient de l’ordinaire vécu par l’africain que je suis m’ont permis de saisir du premier abord, le travail la qualité de vie et la diversité culturelle de ce beau pays qu’est la France.

Après deux longues heures de route fort enrichissantes, nous parvînmes à destination où l’on pouvait lire à l’entrée, sur une pancarte le nom de mon village: Pama, un grand coup au cœur, l’amitié entre deux villes sœurs jumelées : « Pama - La Clusaz ». Avant mon arrivée dans la famille d’accueil, j’ai été immédiatement présenté aux membres du comité de jumelage présents aux activités sportives organisées par le club des sports de La Clusaz ; merci à tous les participants et acteurs de cette grande course qui ont reversé 1€ sur chaque inscription au profit du jumelage : Toujours dans la visite guidée des lieux, j’ai eu l’honneur de parcourir des images/archives, témoins de trente-six (36) années de coopération et d’amitié entre nos deux communes. Images bien conservées et illustrant tous les temps forts de ces moments d’échanges et de partages entre nos communautés respectives.

Aux environs de 17h00, je découvre mon hébergement, où un accueil chaleureux m’attendait. Devant la maison, on pouvait lire en grand caractère imprimé au sol, mon nom et prénom à côté d’une illustration à mon effigie faite par les petits enfants.

Après ces commodités, vers 19h00, réunis autour d’un repas, j’ai partagé ces derniers instants de la soirée avec toute la famille et des amis et j’ai eu la joie de retrouver Stéphane que j’avais connu à Pama.

Mon séjour s’est poursuivi en territoire français du dimanche 25 Août 2019 au samedi 22 septembre 2019, jour de mon retour au Burkina Faso.

Pendant ces merveilleux jours passés en bonne compagnie, j’ai eu l’occasion, avec le bon-vouloir de nos partenaires de La Clusaz, de visiter beaucoup de sites touristiques et d’endroits emblématiques de la culture occidentale. Sans être exhaustif, voici quelques endroits dont je vais me souvenir pendant de longues années et dont je pourrais parler autour de moi, une fois arrivé au Burkina Faso. Ce sont :

  • Les Fours sur la montagnes du Lachat ;
  • Les châteaux de Menthon et de Thorens
  • La caserne des pompiers (avec Basile)
  • La scierie Agnellet
  • La vieille ville d’Annecy ;
  • Le Lac d’Annecy ;
  • L’agriculture chez Bruno en redescendant du téléphérique de Beauregard ;
  • L’aiguille du Midi à Chamonix où nous avons pu voir de près le Mont Blanc ;
  • La Ville de Paris (grâce à Josiane) : Le métro !! Tour Effel – Champs Elysée – Quartier de la défense –Le Louvre – la Cathédrale Notre Dame de Paris, Montmartre. Que de découvertes pour moi !!

Avec Stéphane nous avons également visité la ville de Genève en Suisse. Là-bas, j’ai pu voir la Cathédrale de Genève, la Vieille ville, le Siège de plusieurs organisations Internationales, l’aéroport et le Lac Léman, frontière naturelle Franco-Suisse.

Toutes choses qui me permettront en tant qu’instituteur d’enrichir mes connaissances pédagogiques dans les domaines de la géographie, de l’histoire, des sciences de la vie et de la terre.

Outre ces visites, j’ai également eu des rencontres avec le foyer de Dingy, avec le conseil municipal des jeunes de Dingy, des échanges officiels avec les membres du Comité de jumelage de La Clusaz-Aravis/Pama-Kompienga, avec le Directeur du Club des Sports et avec tout le personnel enseignant de l’école de La Clusaz. Ces rencontres ont été l’occasion pour moi de faire le bilan des activités et des réalisations déjà faites dans la province de la Kompienga et en particulier dans la commune de Pama dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de l’éducation, de la santé, du sport, de la culture, de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement. C’était aussi le lieu de remercier le Président et son comité de nous avoir soutenus pour le regroupement des élèves des communes de Madjoari et de Pama lors de la session annuelle de l’examen du Certificat d’Etudes Primaires et du Concours d’Entrée en classe de sixième.

Le jeudi 12 septembre 2019, j’ai été très honoré par Monsieur André Vittoz, Maire de la commune qui m’a convié à la session de son Conseil Municipal.

En marge de cette session, le Maire de La Clusaz et son conseil ont offert un pot en mon honneur.

Je m’en voudrais de finir ce rapport sans marquer un arrêt pour dire merci à toutes les personnes, grâce à qui, mon séjour a été possible. Je vais citer :

  • Danielle et Bernard Giguet qui m’ont hébergé;
  • Josiane, pour les deux jours passés à Paris ;
  • Monsieur le Maire de La Clusaz et son conseil municipal pour m’avoir soutenu pour les frais de mon billet d’avion ;
  • Les dames qui travaillent à soutenir le jumelage, avec lesquelles j’ai partagé un repas dans l’amitié et la bonne humeur.
  • Mesdames et messieurs les membres du comité de jumelage de La Clusaz pour avoir soutenu le projet de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes filles et garçons de la commune de Pama.
  • Toute l’équipe enseignante de l’école de La Clusaz pour avoir marqué son accord de principe sur l’éducation environnementale
  • Les petits-enfants, les fils, les filles, les frères et les sœurs de la famille Giguet
  • Le Foyer et le Conseil Municipal des Jeunes de Dingy
  • Les personnes que j’ai omis de citer
  • Toute la communauté de La Clusaz, Dingy et de la vallée de Thônes»

 

 

A l’issue de ce voyage parmi nous, Diayombo retrouve avec très grande joie sa chère patrie, sa famille, ses amis et ses obligations professionnelles qui lui tiennent à cœur.

Malheureusement, il se replonge également rapidement dans la triste actualité du Burkina-Faso

 

En effet, le Burkina Faso, pays des hommes intègres, doit faire face depuis trois ans à une détérioration de sa situation sécuritaire.

L’attentat d’Ouagadougou, le 15 janvier 2016, est le premier d’une longue série d’attaque perpétrée sur le sol burkinabé qui était jusqu’alors réputé pour sa stabilité.

Depuis, des groupes de terroristes ne cessent de se développer, semant la terreur parmi la population.

Voici pour preuve le dernier attentat du mercredi 6 novembre, le plus meurtrier de ces cinq dernières années au Burkina. Un convoi qui acheminait des travailleurs à la mine de Boungou, au nord de Fada, est tombé dans une embuscade.

Le véhicule militaire qui les escortait a sauté sur une mine, et les cars ont essuyés des tirs nourris faisant au moins 40 morts et plus de 60 blessés. L’essentiel des victimes sont des jeunes la province de Fada qui avaient trouvé une opportunité de travail près de chez eux.

Jusqu’alors, les groupes djihadistes qui sévissaient visaient spécialement les gendarmes, gardes forestiers et autres notables. Mais, de plus en plus, les instituteurs sont aussi menacés, ainsi que la population civile.

Dans certaines zones, les chemins sont minés et des groupuscules de terroristes attaquent, au hasard, des villages…

L’est du BURKINA, zone éloignée du pouvoir central, semble être un endroit de choix pour l’installation des terroristes, instaurant auprès de la population une véritable psychose.

Du coup, le pays est parcouru par de nombreux mouvements migratoires de familles à la recherche de zones plus sécurisées ; tout cela s’ajoute à tous les autres problèmes que l’on peut rencontrer dans un pays en voie de développement (nourriture, eau potable…).

Malgré tout, nos amis burkinabés ont la volonté de continuer à vivre dans leur pays qu’ils aiment tant, et qu’ils seraient tristes de quitter pour sauver leur peau.

En dépit de toutes ces difficultés, ils développent, tout de même, de nombreux projets pour contribuer au mieux vivre dans leurs pays. C’est pourquoi et PLUS QUE JAMAIS, nos amis burkinabés ont besoin de notre soutien afin qu’aboutissent leurs programmes.

Avec l’aide de tous, notre comité de jumelage continue donc à les soutenir en soutenant :

- les étudiants, l’aide aux orphelins, la scolarisation, l’alphabétisation, les producteurs vulnérables et aussi l’accès à l’eau potable…

 

Nous les accompagnons également en pensée, puissent-elles leur donner la force de garder espoir en un avenir plus serein chez eux.